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Le CBD est utilisé pour ses nombreux bienfaits. Comme toute autre substance active, il peut néanmoins poser question : sa consommation est-elle sans risque ? Le CBD peut-il rendre dépendant ? Ou provoquer une accoutumance ? Nous vous répondons.
Quelle différence entre dépendance et accoutumance ?
Peut-être ne le saviez-vous pas : la dépendance et l’accoutumance sont deux choses bien différentes.
Qu’est-ce que l’accoutumance ?
À l'instar de la dépendance, l’accoutumance peut toucher tout le monde, sans restriction d’âge. C'est un phénomène qui intervient lorsque le corps humain s’adapte à certains environnements, objets ou substances actives.
Il en existe deux grands types :
- L’accoutumance négative qui correspond à une baisse de la capacité du corps à supporter un produit ou un environnement. Il faut alors augmenter les doses pour ressentir les mêmes effets.
- L'accoutumance positive, qui, au contraire, signifie que le corps s’habitue de mieux en mieux. Les quantités peuvent être réduites pour vous permettre d’obtenir le même résultat.
Chaque personne réagit différemment à l’accoutumance et aura besoin de plus ou moins de temps pour la ressentir. Cela dépendra notamment de votre personnalité, de votre environnement et de votre mode de vie.
Qu’est-ce que la dépendance ?
La dépendance (ou addiction) est une pathologie durant laquelle le cerveau ne parvient plus à fonctionner correctement sans l’apport d’une certaine substance ou activité. Elle intervient notamment suite à :
- l’usage de drogue ou de certains médicaments,
- la consommation de tabac ou d'alcool,
- certaines habitudes menant à des dépendances comportementales, comme les jeux d’argent.
En pratique, la dépendance se traduit par une incapacité de résister à ce qui nous rend addicts (qu’il s’agisse de la consommation de certaines substances ou de la réalisation de certaines actions). Si ce besoin n’est pas assouvi, la personne concernée pourra ressentir un véritable mal-être, tant psychologique que physique.
Le CBD peut-il provoquer une accoutumance ?
Afin de répondre à cette question, il est important de comprendre le fonctionnement du CBD sur notre organisme. Alors que le THC se fixe directement sur les récepteurs endocannabinoïdes, le CBD se fixe lui sur les molécules : plus de 60 voies moléculaires seraient sensibles à son action. Cela lui permettrait notamment de toucher les récepteurs à sérotonine, vanilloïdes ou encore GABA. Le CBD n’agit donc pas directement sur les récepteurs endocannabinoïdes, mais interagit indirectement avec eux.
Une étude* publiée en 2011 dans le journal Current Drug Safety a démontré lors d’essais cliniques que le CBD n'entraîne aucune accoutumance. Il n’est donc pas nécessaire d’augmenter la dose sur le long terme pour que les effets souhaités perdurent. L’OMS (L'Organisation mondiale de la santé) a par ailleurs conclu que le CBD possède un bon profil de sécurité, au contraire du THC qui lui provoque une accoutumance.
Il semblerait par ailleurs que le CBD entraîne une accoutumance inversée. Cela s’explique par le fait que, au contraire du THC et grâce à son fonctionnement sur notre organisme, il augmente les niveaux d'endocannabinoïdes. Avec le temps, il demanderait donc des doses plus faibles pour procurer les mêmes effets. Il s’agit pour l’heure d’une théorie scientifique qui doit être confirmée.
Le CBD peut-il provoquer une dépendance ?
Avec son mode de fonctionnement, le CBD n'exerce pas d’effets sur la concentration de dopamine. Il ne peut donc pas rendre dépendant. Cela a été confirmé par l’OMS, qui a analysé et croisé les résultats de multiples études conduites à doubles aveugles ** : il n'existe à l’heure actuelle aucune preuve d’une dépendance possible suite à la consommation de CBD.
Au contraire, le CBD aurait une action bénéfique pour aider à lutter contre les addictions. Il aiderait notamment à limiter la sensation de manque et certains de ses symptômes, comme les nausées, les troubles digestifs, l’hyperthermie, la sensibilité à la lumière ou les tremblements.
Une étude *** publiée en 2019 dans l’American Journal of Psychiatry, a d’ailleurs démontré que l’utilisation du CBD chez les consommateurs d’opioïdes, comme l'héroïne, permettrait de réduire les mesures physiologiques du rythme cardiaque et les niveaux de cortisol salivaire, ainsi que l’anxiété et l’envie liés au syndrome de manque.
Sources :
* Safety and Side Effects of Cannabidiol, a Cannabis sativa Constituent, Current Drug Safety, 2011
** CANNABIDIOL (CBD) Critical Review Report, Expert Committee on Drug Dependence Fortieth Meeting, Geneva, 4-7 June 2018
*** Cannabidiol for the Reduction of Cue-Induced Craving and Anxiety in Drug-Abstinent Individuals With Heroin Use Disorder: A Double-Blind Randomized Placebo-Controlled Trial